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 Choisir un point de vue narratif

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Fantasik
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Choisir un point de vue narratif Vide
MessageSujet: Choisir un point de vue narratif   Choisir un point de vue narratif Icon_minitimeMer 10 Fév - 14:35

Le point de vue externe

Avant de démarrer l'écriture de leur roman, beaucoup de jeunes auteurs se demandent s'ils vont utiliser le "je" ou le "il". En faisant un tour sur des forums d'écriture (sources inépuisables d'idées d'articles pour ce blog), vous pourrez voir divers conseils vous enjoignant à utiliser soit l'un soit l'autre pour des raisons plus ou moins pertinentes. Mais en réalité, il vaudrait mieux commencer par vous demander quel point de vue vous allez choisir.

L'objectif de cet article est de vous décrire les différents points de vue narratifs (externe, interne et omniscient), ce qu'ils peuvent vous apporter et quelles sont leurs contraintes. Le chevalier Sanpeur va m'aider à vous présenter la même situation des trois points de vue pour que vous puissiez en saisir les nuances. Une fois que ce sera clair, vous pourrez choisir celui qu'il vous faut en toute connaissance de cause.

Le point de vue narratif externe
Le narrateur n'est pas celui qui vit l'histoire, ce n'est pas un des personnages. Il ne raconte donc que ce qu'il voit, de façon objective, sans porter de jugement. Il ne sait pas ce que pensent réellement les personnages, ni ce qu'ils cachent. Il ne peut raconter que ce qu'il voit. Le lecteur se retrouve dans la position d'un spectateur, qui voit une scène se dérouler sous ses yeux.

Exemple : Un dragon était couché devant sa tanière, le soleil se réfléchissant sur ses écailles, lorsqu'un chevalier apparut devant lui. Armé d'une lourde épée et d'une armure de plate, l'homme clama :
"Je vais te tuer, serpent !" puis il courut vers la bête en hurlant.
Le temps que le dragon lève la tête, le chevalier lui avait planté son arme dans le cou.


En tant que lecteur, vous assistez à une mise à mort classique. Vous ne connaissez rien des deux acteurs, même pas leur nom puisqu'ils n'ont pas pris la peine de se présenter l'un à l'autre face en présence du narrateur. Vous ne savez pas ce qu'ils pensent ni comment ils sont arrivés là. En ne décrivant que les actions sans donner son avis, le narrateur présente simplement les faits, d'une façon objective. Ça ne vous donne pas forcément un texte centré sur l'action puisque le narrateur pourrait très bien décrire pendant dix pages l'armure du chevalier et la tête du dragon, mais en tout les cas, le texte sera uniquement bâti sur les cinq sens.

Le point faible de ce point de vue, c'est que vous devrez vous contenter d'écrire ce que voit le narrateur, ce qui vous limite fortement. Vous ne pourrez pas entrer dans la psychologie des intervenants. Vous ne pourrez pas expliciter au lecteur les états d'âme de vos personnages, ni leur montrer les intrigues qui se nouent autour d'eux. Vous ne pourrez pas décrire leur passé, ni laisser entrevoir une partie de leur avenir.

Le point fort, c'est que le lecteur peut être amené à réellement voir les scènes, sans se laisser endormir dans des pages et des pages d'atermoiements psychologiques. Il découvrira les intrigues au fur et à mesure qu'elles seront mise à jour, ce qui peut permettre de nombreux rebondissements. Ça laisse une grande liberté d'imagination au lecteur, qui va se faire une idée sur les évènements et les personnages uniquement en fonction de ce qu'il voit. Ce qui permet d'ailleurs, dans cet exemple, de faire passer un personnage aussi pleutre que le Chevalier Sanpeur pour un héros tueur de dragon, quitte à ce que le lecteur comprenne plus tard son erreur, au fur et à mesure de la découverte de nouvelles scènes.

Etant donné qu'avec ce point de vue, vous ne pouvez que "montrer" et que vous ne pouvez pas "expliquer", il peut très vite s'avérer compliqué à utiliser. Les romans n'utilisant que ce point de vue sont rares et sans doute inexistants en ce qui concerne la fantasy. Impossible d'expliquer les tenants et les aboutissants d'un univers imaginaire avec ce point de vue.

Comme vous l'aurez sans doute compris, si vous souhaitez utiliser le point de vue narratif externe dans votre roman, vous utiliserez la troisième personne.

Le point de vue interne

Nous avons constaté qu'avec le point de vue externe le narrateur est en dehors de l'histoire, et qu'il la raconte telle qu'il la voit, en toute objectivité. En choisissant le point de vue interne, vous placez le narrateur dans la peau d'un des personnages. Il pourra donc partager avec le lecteur tous les éléments connus de ce personnage et seulement ceux là. Le monde étant vu par les yeux du personnage, il y applique son propre jugement. La narration est donc subjective.

Exemple : Le chevalier Sanpeur mourait de chaud sous son armure. Il rêvait d'une table d'auberge, et d'une bonne chope de bière. Alors qu'il venait d'user de tout son talent pour quitter un champ de bataille (il devait évidemment préserver sa précieuse vie pour des missions plus importantes), il s'était légèrement égaré dans les bois. Grâce à son sens de l'orientation légendaire, il avait fini par réussir à en sortir, espérant tomber sur un chemin qui le mènerait à un quelconque village. C'est à ce moment là qu'il vit le dragon qui se dorait au soleil devant lui. Une bête énorme, aux écailles brillantes, et aux muscles apparents, prête à le dévorer en quelques secondes après l'avoir fait cuir dans une gerbe de flammes. Sanpeur se dit qu'il n'avait qu'une seule chance : tuer le monstre par surprise. Il cria : "Je vais te tuer, serpent" pour se donner du courage, puis se précipita sur lui en hurlant.
Grâce à son talent d'épéiste, il réussit à planter sa lame dans la gorge du dragon avant que celui-ci ne le carbonise. Tout en se félicitant d'avoir abattu un adversaire digne de lui, il se dit que la tête du monstre décorerait superbement sa salle de banquet.


Dans cet exemple, le narrateur voit le monde par les yeux de Sanpeur. Le lecteur apprend donc rapidement comment le chevalier est arrivé là, ce qu'il pense, et découvre le reste du monde en même temps que lui. Bien qu'il ait à sa disposition toutes les informations que détient le personnages, le narrateur les présente de façon subjective, déformées par la vision du chevalier.

Le point faible du point de vue narratif interne, c'est que vous ne pouvez présenter votre récit que par ce que le personnage voit : dans cet exemple, le lecteur n'apprend pas grand chose sur le dragon. Vous devez aussi vous attacher à présenter les évènements selon la vision subjective du personnage. Pas question de détailler une situation comme elle est en réalité, vous devez la déformer pour la rendre compatible avec les pensées et la façon de voir les choses de votre personnage. De plus, impossible de dévoiler des informations qu'il n'est pas sensé connaître.

Le point fort, c'est que le lecteur se retrouve au cœur du récit. Vous pouvez le plonger au plus profond des pensées du personnage, et l'immersion dans le récit sera plus importante. Le lecteur étant réellement dans la peau du personnage, il verra le monde comme lui et s'y attachera sans doute fortement.

Dans l'exemple, j'ai utilisé la troisième personne (il) pour vous montrer que le point de vue narratif interne n'implique pas forcément l'utilisation de la première personne (je). Par contre, si vous décidez d'utiliser la première personne (je), vous serez forcément en point vue narratif interne. Attention à bien respecter ses règles si c'est ce que vous choisissez.

Si vous choisissez ce point de vue et que vous utilisez la troisième personne, vous n'êtes pas obligé de vous cantonner à un seul personnage. Vous pouvez très bien décider de suivre plusieurs personnages au fil des chapitres de votre roman. Cette technique permet de donner au lecteur plusieurs points de vue de la même histoire, en entrant profondément dans la psychologie des personnages. Mais attention à bien cloisonner ce que savent et/ou ce pensent des personnages différents pour ne pas vous embrouiller et décevoir le lecteur.
Si vous optez pour un récit à la première personne, je vous conseille de vous cantonner à un seul personnage. Ca limite les possibilités, mais dans le cas contraire le lecteur finira par ne plus savoir qui parle.

Le point de vue omniscient

Après avoir traité les point de vue externe et interne, nous voilà au troisième, et dernier : le point de vue omniscient. Comme son nom l'indique, dans ce cas-là, le narrateur est considéré omniscient, c'est-à-dire qu'il sait absolument tout. Il n'existe donc rien qu'il ne peut dévoiler au lecteur, qui se retrouve dans une position d'observation parfaite. Avec ce point de vue, le narrateur est en mesure d'expliquer ce qui se passe en divers lieu en même temps, de retourner dans le passé, de donner des indications sur le futur, de présenter les réflexions de chaque personnage.

Exemple : Le chevalier Sanpeur mourait de chaud sous son armure. Il rêvait d'une table d'auberge, et d'une bonne chope de bière. Comme à son habitude, il avait détalé comme un lapin d'un champ de bataille dès que le Roi Gropif avait eu le dos tourné. Le Roi passait son temps à faire la guerre à ses voisins, pendant que son plus fidèle chevalier détalait à la vue de la moindre escarmouche. Plus occupé à regarder derrière son épaule qu'à vérifier où le menait son cheval, Sanpeur s'enfonça dans une forêt où il se perdit. Après avoir tourné en rond pendant des heures sans même s'en rendre compte, il finit par réussir à en sortir. C'est à ce moment-là qu'il vit le corps de Crameur, un dragon plusieurs fois centenaire, qui s'était éteint paisiblement la veille. La terreur qui frappa le chevalier fut tellement soudaine qu'il perdit totalement la raison. Au lieu de fuir (la Stratégie Ultime de Sanpeur, qu'il maitrisait parfaitement), il sortit son épée et se précipita sur le dragon mort en criant : "Je vais te tuer, serpent" et en hurlant comme un fou. Il réussit de justesse à planter son épée dans la gorge du cadavre.
Pas assez malin pour se rendre compte qu'il n'avait fait que planter son épée dans un tas de viande, le chevalier se félicita d'avoir abattu un adversaire digne de lui et se dit que la tête du monstre décorerait superbement sa salle de banquet. Cela lui vaudra une semaine de balade champêtre dans la région avec une équipe d'équarrisseurs à tourner autour du lieu de son exploit sans jamais réussir à le retrouver...


Comme vous pouvez le constater, le narrateur connaît tous les détails et il peut donc les expliquer en toute clarté au lecteur. Dans cette dernière version, on comprends de quel bois est réellement fait le chevalier et on se rend compte à quel point le fameux combat contre le dragon est une mascarade. Le contexte a pu être expliqué et le narrateur a même pu se permettre d'expliquer ce qui arrivera dans un futur proche.

Le point faible de ce point de vue c'est que le lecteur se voit imposer la vision du narrateur, avec tous les détails nécessaires pour le justifier. On peut difficilement lui faire croire qu'un personnage lâche et pas malin est un héros. Le doute n'existe plus. Si vous voulez créer une atmosphère opaque, qui embrouille totalement le lecteur, il vaut sans doute mieux utiliser un point de vue interne.

Le point fort du point de vue omniscient, c'est que vous pouvez tout expliquer au lecteur. Et dans un roman de fantasy, vous risquez d'avoir souvent besoin de donner des explications. De plus, ce point de vue vous permet d'aller en différents endroits, et de présenter des intrigues complexes aux nombreuses ramifications.

Comment choisir quel point de vue utiliser ?
Maintenant que vous savez à quoi correspondent les points de vue, il ne reste qu'à choisir lequel utiliser. Pour commencer, je vous conseillerais d'écrire quelques pages "comme ça vient", puis de les analyser pour voir quel point de vue vous utilisez naturellement. Dans un roman, vous pouvez choisir d'utiliser plusieurs points de vue, mais je vous déconseille d'en changer sans arrêt. Par exemple, pour décrire une grande bataille vue de l'extérieur, vous pourrez utiliser le point de vue externe, si vous commencez vos chapitres par des passages extraits du journal intime d'un de vos héros, vous serez en point de vue interne, et le corps du roman peut être en point de vue omniscient.

Pour résumer le tout, imaginez une caméra qui filme une scène.
Pour le point de vue externe, la caméra est posée au sol, devant les intervenants. Elle filme ce qu'elle a devant elle, sans commentaires => Tout est écrit à la troisième personne (il)
Pour le point de vue interne, la caméra est dans la tête d'un des personnages. En plus de filmer tout ce qu'il voit, elle enregistre tout ce qu'il pense => Le texte peut être écrit à la première ou à la troisième personne (je ou il)
Pour le point de vue omniscient, la caméra est dans le ciel, très haut, sur la tête d'un dieu. Elle enregistre tout ce qu'il passe, partout => Tout est écrit à la troisième personne (il).


(Source : Imagineria)
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